"Dédale", le message poignant du pompier-ambulancier Guillaume Braco
Pompier-ambulancier, le Grézien Guillaume Braconnier, Braco de son nom de scène, va sortir prochainement un EP sur lequel il chante sa vie professionnelle, son métier de pompier sans cesse confronté aux drames quotidiens, entre slam et pop urbaine. Son dernier titre, "Dédale", est déjà un message fort.
- Publié le 19-04-2024 à 17h00
Guillaume Braco, 36 ans, est pompier, "volontaire depuis 2014 à Wavre puis je suis devenu professionnel à Bruxelles en 2017, précise-t-il d’emblée. On parle de pompier mais je suis bien pompier-ambulancier. Beaucoup ne le savent pas mais 80 à 90% des ambulances partent des casernes de pompiers et c’est là que se concentre la plus grande partie de notre travail. C’est un chouette métier car on est souvent remerciés mais il y a bien entendu des moments plus compliqués que d’autres car quand on est appelés, c’est que quelque chose ne va pas."
Cela fait donc dix ans qu’il exerce un métier particulier, des journées de travail de 24 heures qu’il alterne avec des jours de repos, "des moments plus compliqués comme d’autres plus calmes à la caserne", mais surtout des expériences de vie qui lui ont donné l’envie de pousser la chansonnette. "Au départ, j’écrivais des choses que je chantais pour mes proches mais je m’étais toujours dit qu’un jour, je m’orienterais vers un projet plus pro et je me suis mis à la recherche de gens avec lesquels travailler."
Il y a un an, c’est le déclic. Il rencontre Piotr Paluch qui est producteur mais aussi directeur artistique et professeur au Conservatoire royal à Bruxelles. "Il a bien aimé mes idées et mon projet et on a décidé de composer un EP, un mini-album de cinq titres. N’étant pas musicien à la base, j’écris les textes et je fais mes compositions alors que Piotr se charge des arrangements musicaux."
Vision du monde, son premier morceau, est sorti début mars et un second, Dédale, il y a quelques jours, accompagné d’un clip vidéo où on le voit au cœur de l’action. "L’idée est de sortir un titre tous les mois et demi."
Les autres morceaux sortiront en juin, juillet puis en septembre, un mois ou Guillaume Braco se produira également en concert à l’OFFbar de l’Axis Parc de Mont-Saint-Guibert (12 septembre) et au Quatre Quarts de Court-Saint-Étienne (20 septembre).
Au niveau de ses textes, "l’écriture est pour moi une thérapie. Je parle des problèmes psychologiques que peuvent avoir les pompiers qui voient des choses compliquées puis qui rentrent chez eux où ils rencontrent des problèmes plus classiques d’enfants malades ou de soucis de tuyauterie…"
"Quelle importance accorder à un évier bouché après avoir vu une maison en feu ?"
Cela sent le vécu pour Guillaume qui vit à Grez-Doiceau avec sa compagne et leurs deux enfants et qui ne cache pas parfois relativiser certaines choses. "C’est vrai que lorsqu’on quitte une maman qui a perdu son gamin ou une famille dont la maison est partie en fumée, quelle importance accorder à un évier bouché ? J’aime écrire sur ce qui me questionne et ce que je ressens, en sachant que l’avis des autres peut être bien différent."
Pour la suite, il ne manque pas d’idées. Car s’il a déjà écrit une trentaine de titres, l’histoire n’est pas finie. "Tout va dépendre du retour des gens mais quand je vois déjà l’impact que ma vidéo a eu envers les pompiers, c’est positif. Nous sommes 1 100 pompiers à Bruxelles et si je ne sais pas si tous ont vu la vidéo, beaucoup sont venus en discuter en privé. Ça leur parle et me dire que j’ai fait du bien à certaines personnes est déjà encourageant."
En attendant, Dédale est à découvrir sur toutes les plateformes, un morceau et une vidéo poignants avec pour images des vraies interventions du Siamu (Service d’incendie et d’aide médicale urgente de la région de Bruxelles-Capitale). "Mon but dans mes vidéos est clairement de transmettre des émotions." Pari gagné.